Extrait du Petit Journal – Béatification
Sainte Faustine aurait décrit sa béatification future dans le Petit Journal : « À un moment, j’ai vu une multitude de gens dans notre chapelle, devant notre chapelle et aussi dans la rue, parce qu’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde. La chapelle était décorée comme pour un jour de fête. Autour de l’autel, il y avait beaucoup de prêtres, puis nos sœurs et des religieuses de nombreuses autres congrégations. Tous attendaient une personne qui devait prendre place sur l’autel. Soudain j’ai entendu une voix me dire que c’était moi qui devais prendre place dans l’autel. Cependant, dès que j’eus quitté le couloir pour traverser la cour et me rendre dans la chapelle en suivant la voix qui m’appelait, tous les gens se sont mis à me jeter tout ce qu’ils pouvaient : de la boue, des pierres, du sable, des balais. J’ai d’abord hésité à avancer, mais la voix qui m’appelait était de plus en plus pressante et j’ai repris courageusement mon chemin. Quand j’ai franchi le seuil de la chapelle, les supérieures, les sœurs, les élèves et même mes parents se sont mis à me lancer ce qu’ils avaient sous la main, si bien que, bon gré mal gré, j’ai dû me dépêcher d’occuper la place qui m’était destinée dans l’autel. Pourtant, dès que j’eus occupé cette place, cette même foule, les élèves, les sœurs, les supérieures, mes parents, tous ont commencé à tendre les mains et à me demander des grâces. Et moi, je ne leur en voulais pas de m’avoir lancé tous ces objets, et même, étrangement, j’éprouvais un amour particulier justement pour les gens qui m’avaient obligée à prendre plus rapidement la place qui m’était destinée. À cet instant, un bonheur ineffable a inondé mon âme et j’ai entendu les paroles suivantes : « Fais ce que tu veux, distribue des grâces comme tu veux, à qui tu veux et quand tu veux. » Et aussitôt la vision a disparu » (Petit Journal, Sainte Faustine, 31).